lundi 24 mai 2010

Découvertes Solidays

Vous n'avez peut-être jamais entendu parler d'eux, mais voici un petit tour d'horizon de quelques groupes, qui, en marge des têtes d'affiches que nous connaissons et aimons tous, ont dans leur main de nombreux atouts pour enflammer les scènes de Solidays 2010. Soyons curieux, voyageons !

Staff Benda Bilili
Quel groupe a créé l'événement au festival de Cannes qui vient de s'achever ? Pas les Rolling Stones, retranchés dans leur yacht, ni même -M- ou Grace Jones qui ont donné chacun un rare et trop court concert aux happy few de la boîte Le Baron. Non, le groupe qui a fait le buzz pendant toute la première semaine et enthousiasmé des centaines de festivaliers blasés, ce sont les extraordinaires Staff Benda Bilili.

Présenté cette année à la Quinzaine des Réalisateurs, un film, intitulé Benda Bilili !, leur est consacré et nous raconte l'histoire fascinante de ce groupe congolais, formé dans les rues de Kinshasa et dont la plupart des membres, atteints de poliomyélite, ne se déplacent qu'en fauteuil roulant, ou plus précisément en tricycle.

De premier abord, on pourrait croire à un coup marketing qui s'engouffre dans la porte ouverte par le couple malien et aveugle Amadou & Mariam. Mais, à l'écoute de leur musique, qui mélange avec bonheur rumba, rhythm'n'blues voir reggae, on ne peut douter de la sincérité et du talent de ce groupe ultra-attachant - cf. le titre ci-dessous, aux instrumentations si précises et aux harmonies vocales si planantes.

Et ci-dessous, voici un extrait en vidéo du documentaire de Renaud Barret et Florent de La Tullaye, qui sort en salles début septembre 2010. A ne pas manquer, sur scène comme en salle !



Brother Ali
Issu de Minneapolis (comme Prince), Ali Newman, alias Brother Ali, est le seul rappeur albinos que je connaisse. Solitaire, traçant son propre sillon, ne se laissant enfermer dans aucune case (qu'elle soit raciale ou musicale), Brother Ali nous propose depuis bientôt 10 ans un hip-hop aux textes très personnels.

Son style musical, résolument old school, hors des modes actuelles du hip-hop, me rappelle beaucoup les précieuses productions de Guru (récemment disparu) ou les chroniques urbaines du sous-estimé MC 900 Ft. Jesus. Difficile de résister à ces boucles mellow si entêtantes et à ce flow si chaleureux qui accompagnent ces chroniques douce-amères et très introspectives.

Ma préférée est probablement Truth Is, issue de l'album The Undisputed Truth (2007), immédiatement addictive.


Local Natives
Pour ceux qui suivent de près ces groupes issus de ce grand magma protéiforme qu'est la blogosphère musicale indé US, les Local Natives ne sont pas exactement des inconnus. Leur style peut être qualifié d'Indie Rock Folk, ce qui est le cas d'environ 150.000 groupes qui essaient de percer. Mais ce qui distingue les Local Natives est leur méticulosité maladive à composer des mélodies vocales qui ne sont pas sans rappeler les Beach Boys ou, pour être plus modeste, des groupes récents comme This Is Ivy League ou Clap Your Hands Say Yeah.

Au-delà des comparaisons, il est difficile de ne pas s'enticher de leur premier album, Gorilla Manor, ciselé comme un petit bijou pop et dont les chansons si soignées prennent paraît-il un tournant nettement plus déjanté sur scène. J'ai hâte de le vérifier par moi-même !



CongopunQ
Terminons ce petit tour d'horizon par CongopunQ, nouveau projet de l'infatigable Cyril Atef, ancien batteur de -M- et moitié percussionniste du groupe Bumcello. Comme toujours, on retrouve dans sa musique faussement foutraque mais authentiquement ludique des influences extrêmement diverses (pop, rock, afro ...).

Pour vous faire une idée, voici le bien nommé N'importe Quoi. Moi qui avait été enthousiasmé par Bumcello sur scène, je ne peux qu'augurer d'une performance scénique des plus réjouissantes pour cette édition 2010 de Solidays.

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