mercredi 2 juin 2010

Miss Kittin, la papesse

Si Archive peut disputer à d'autres groupes (N.E.R.D., Wolfmother entre autres) l'appellation de plus grosse tête d'affiche de la programmation "de jour", je n'imagine pas qu'on puisse contester à Miss Kittin le titre d'artiste-phare de la programmation électro qui vous fera danser toute la nuit de samedi à dimanche.

Alors, qui est Miss Kittin, reine de la nuit depuis presque 10 ans ? Et d'où vient-elle ?

A l'origine ...
A l'aube des années 2000, le monde de l'électro est un peu en train de s'endormir. Les super-groupes anglais des années 90 (Prodigy, Orbital, Leftfield, Chemical Brothers) sont en veilleuse et, côté français, tout le monde attend les 2e albums des héros de la French Touch (Daft Punk, Etienne de Crecy). Venu d'Allemagne, c'est-à-dire venu de nulle part (à l'époque) sur la carte de la musique électronique, déboule alors un mouvement radicalement novateur et très excitant : l'électroclash, mené par l'excellent label International DJ Gigolo (quel joli nom tout de même). Et qui trouve-t-on à la pointe de ce mouvement ? Deux jeunes français, grenoblois pour être précis, Miss Kittin et The Hacker. Et ça tombe bien, ils font de la musique ensemble : lui derrière ses claviers, elle devant un micro.

En un album, sobrement intitulé First Album, sortie en 2001, nos deux défricheurs définissent les codes du genre (synthés 80s, boîte à rythme sèche mais soooo groovy, textes accrocheurs et explicites) et affoleront les dancefloors de toute l'Europe avec leur premier hit Frank Sinatra, dont personne n'a pu oublier les glaçantes paroles "You know Frank Sinatra ? He's dead / He's dead ahahahahah" (et d'autres couplets plus explicites). A la fois ouvertement rétro et complètement novateur, accompagné d'une imagerie sado-maso forte (Miss Kittin en infirmère à menottes, The Hacker tenant un revolver), ce titre va créer instantanément avec Miss Kittin le visage, l'égérie glam, qui manquait à la musique électronique, jusque là si impersonnelle avec ses vinyls volontairement anonymes et ses robots Daft Punkiens.

Miss Kittin va vite développer son talent au-delà de son duo avec The Hacker (qui continuera par ailleurs une passionnante carrière solo d'artiste et de DJ). En 2003, c'est Felix Da Housecat, le vieux renard de la house de Chicago, qui l'invitera à chanter sur plusieurs titres de son album Kittenz And Thee Glitz. La plus connue de ces collaborations sera probablement Silver Screen, qui reprend un peu les mêmes thèmes que Frank Sinatra, en y rajoutant beaucoup d'énergie et de fortes doses d'acides. Comme avec les meilleurs titres de Daft Punk, on flirte toujours avec le putassier mais Dieu que ce titre est efficace, à vous réveiller le plus plombé des dîners versaillais.








Felix Da Housecat featuring Miss Kittin - Silver Screen (Shower Scene)


Carrière solo
En 2004 avec I Com, puis en 2008 avec Batbox, Miss Kittin sort des albums sous son propre nom. Moins accessibles, moins orientés 'immédiatement' dancefloor, ces opus n'en sont pas moins révélateurs d'un vrai talent d'artiste qui mmmh ... qui ... euh ... bon j'avoue ... je ne connais pas très bien ces albums. En fait voilà, depuis que j'ai vu Miss Kittin au Sonar à Barcelone en 2007, je m'intéresse surtout à ses performances de DJ-chanteuse, qui pour moi la rendent si unique.

Pour info, le Sonar de Barcelone, c'est LE plus gros festival de musique électronique, la référence et tout, et, là-bas, Miss Kittin, c'est un peu comme Alain Delon au Japon, elle est chez elle, elle a droit à tous les égards des festivaliers et elle occupe depuis plusieurs années la meilleure place : elle joue le samedi soir, à minuit, dans la plus grande salle de tout le Sonar. C'est là que je l'ai vue, toute mignonne avec sa belle robe scintillante et moulante, et je peux vous dire qu'elle a retourné un dance-floor de 10.000 personnes (au moins) par sa présence magnétique, sa sélection de tracks-qui-tuent et, surtout, par son chant. Car oui, Miss Kittin, régulièrement, chante par dessus les titres qu'elle mixe. Ce procédé inédit pourrait être assez casse-gueule mais non, avec elle, tout fonctionne, les chansons qu'elle joue semblent revitalisées, rajeunies et surtout, elle transforme son DJ-set en véritable show, sans ostentation mais avec beaucoup d'humanité - ce qui manque souvent dans le monde très synthétique de la musique électronique en live.

Voici ci-dessous Song 2 de Blur. Ca n'a a priori rien à voir avec Miss Kittin mais elle avait joué cette chanson lors de ce fameux set au Sonar, elle avait chanté dessus et ce fut pour moi le meilleur moment du festival - toute la salle était en transe, j'en ai encore les larmes aux yeux.

Bref, Miss Kittin reste la reine de ces DJs qui ont réussi le hold-up parfait sur la scène électro française depuis presque 10 ans : Chloé, Jenifer Cardini, Ivan Smagghe, The Hacker ou encore Arnaud Rebotini. Dark, sexy, puissamment glamour, pointue mais efficace, Miss Kittin a tout pour rendre votre nuit électro inoubliable. Can't wait.

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mardi 1 juin 2010

Quiz Séries

dimanche 30 mai 2010

Archive, groupe post-moderne

Je vous propose aujourd'hui un petit retour (très subjectif) sur la carrière d'Archive - plus grosse tête d'affiche de Solidays si vous voulez mon avis. Difficile de résumer l'histoire de ce groupe tant sa musique et sa composition ont évolué depuis 15 ans.

Trip-hop en force
Au départ, on a donc deux jeunes londoniens, Darius Keeler and Danny Griffiths, qui décident de s'incruster dans la fête électro-depressive du trip-hop, dont Massive Attack, Tricky et Portishead sont alors les MCs. Ils achètent des samplers, emploient une chanteuse très soulful et boivent probablement beaucoup de whiskey. Le résultat est le précieux album Londinium, sorti en 1996, et qui reste assez scandaleusement sous-estimé. Textures synthétiques, voix féminines planantes, rythmique hip-hop : cet album riche, cérébral, soigné et envoûtant, porte fortement l'empreinte de son époque.

En témoignent les deux superbes chansons ci-dessous, Nothing Else, qui semble échappée du premier album de Portishead tant elle est belle et poignante, et Darkroom, aux influences hip-hop plus marqués. Tout cela n'est pas très joyeux me direz-vous mais bon, on ne peut pas non plus écouter Fatal Bazooka toute la journée hein.


Le chef d'œuvre
Après un 2e album dans la même veine, Take My Head, que je connais très mal (honte sur moi), les deux membres fondateurs virent tous leurs musiciens et chanteuses, rentrent dans une espèce d'hibernation et, quelques démos en main, tel un vulgaire groupe de lycée, passent une annonce dans un magazine musical pour recruter un chanteur. L'heureux élu est Craig Walker et l'heureux résultat est le superbe You All Look The Same To Me, sorti en 2002.

Et là, on marque une pause et on écoute religieusement Again, la miraculeuse chanson qui ouvre cet album. Aaaaaaah ... (râle de plaisir). Et pourtant, et pourtant, sur le papier, cette chanson était vraiment casse-gueule avec sa durée hallucinante (16 minutes), son penchant vers le rock progressif (pouah !) et son ambition démesurée. Oui, tout cela aurait pu donner un gros magma boursouflé et ultra-prétentieux et non le chef-d'œuvre, l'instant classic (comme disent les anglais) que cette extraordinaire chanson est devenue.


Mon top 3 des meilleurs moments de cette chanson
  • Toute l'intro voix/guitare et plus précisément la mélodie IMPARABLE, à 1'20, de la phrase "If I was to walk away / From you my love / Could I laugh again ?". A vous tirer des larmes dis-je (et pour info, ce passage était dans la BO de la série Clara Sheller, si si).

  • L'arrivée d'une ligne-de-basse-qui-tue à 5 minutes, frayant son chemin parmi des violons poignants et qui vous fait vous rendre compte que la chanson n'est pas juste magnifique mais également très innovante.

  • Le solo d'un instrument non identifié (guitare ? euh ... harmonica ?) à 6'30 qui emmène la chanson sur des terrains ouvertement psychédéliques qui vous rappelleront probablement vos vacances sous LSD en 1972

A propos de LSD, Again est évidemment sous influence directe de Pink Floyd. Dans sa construction, la chanson à laquelle elle s'apparente le plus est selon moi Atom Heart Mother, sur l'album du même nom. On y retrouve la même dilatation du temps, la même déconstruction du schéma classique couplet/refrain, le même sens de la mélodie, en bref, la même géniale ambition flirtant toujours avec un certain rock pompier sans jamais s'y vautrer.

A côté d'Again, on trouve de très belles chansons sur cet album fondamental : Goodbye, tout en douceur, l'atmosphérique Seamless ou encore Meon, sorte de complainte psyché du mal-aimé à la mélodie si poignante. Et si on ajoute à tout cela une pochette d'album très maligne et noire, on a tout simplement avec You All The Same To Me un des albums les plus importants de la décennie. J'insiste !

La suite
Bon, la charmante équipe de Solidays m'a dit qu'il ne fallait pas faire des articles trop longs donc je vais un peu expédier la suite de la carrière d'Archive. Ils réalisent en 2003 la BO de Michel Vaillant, qui souffrira quelque peu de la nullité sidérante du film et aura bien du mal à se faire connaître, malgré quelques bons morceaux. En 2004, après l'album Noise, bis repetita, ils virent leurs chanteurs et musiciens (je soupçonne qu'ils ne doit pas être très facile de collaborer avec ces deux gars) et se redéfinissent d'ailleurs en "collectif' plutôt qu'en groupe au line-up arrêté.

En 2006 sort l'album Lights, qui aura un certain succès en France (étonnamment, ce groupe reste assez sous-estimé dans son propre pays, l'Angleterre) et dont le morceau-phare, nommé Lights également, est à nouveau un long morceau de bravoure, bourré de qualités mais n'atteignant pas selon moi la perfection de Again sus-mentionné. Le voici ci-dessous. Allez, soyons honnête, c'est quand même de très, très, haute volée - et pas très éloigné de Radiohead.

Le grand retour en force d'Archive est à mettre au compte de leur album Controlled, sorti l'année dernière sous les vivats (relatifs) de la critique et du public. Toujours assez ambitieux, cet album est pour moi le plus rock et le plus adapté à la scène. Le superbe Bullets, ci-dessous, est probablement le morceau le plus efficace et devrait faire shaker du booty de festivalier.



Se remettant perpétuellement en cause, changeant régulièrement de formation, naviguant entre le rock et le l'électro et leurs sous-genres respectifs (prog-rock, rock psyché, trip-hop, ambiant), Archive réussit le paradoxe d'être à la fois précurseur et suiveur. Leur musique, hybride, hypnotique, mutante est pour moi assez symptomatique d'une époque où les frontières musicales sont devenues particulièrement poreuses. C'est en ce sens qu'on peut qualifier ce groupe de post-moderne. Enfin, je crois. Quoiqu'il en soit, toute cette complexité et tout ce talent rendent leur concert à Solidays complètement inratable. Je compte sur vous !

vendredi 28 mai 2010

Quiz




Découvertes Solidays - Partie 3

Et hop hop hop, suite et fin des découvertes de ces artistes méconnus qui, après Solidays, le seront nettement moins. Aujourd'hui, il sera surtout question de gros buzz, de fille, de garçon et d'héritage

Jamaica
Contrairement à ce que son nom pourrait laisser entendre, Jamaica n'est pas un groupe de reggae, raggamuffin ou métal symphonique qui nous viendrait des Antilles. Derrière Jamaica se cache en réalité un duo de français qui étaient auparavant aux commandes de l'excellent Poney Poney. I Think I Like U 2, le premier et seul single (à ce jour) de ce groupe semble être né sous une bonne étoile : arrangement élctro-pop résolument moderne, voix à la Phoenix, mélodie imparable - le tout produit par Xavier de Rosnay, moitié du phénomène Justice. Pas de révolution ici mais c'est d'une efficacité remarquable.

Pour couronner le tout et faire augmenter un buzz ultra-mérité, ce premier single se voit accompagné d'un excellent clip, signé par l'incontournable So_Me (l'homme qui est derrière l'identité visuelle de Ed Banger et qui a signé entre autres l'excellent clip DANCE de Justice). Vraiment j'adore la vidéo ci-dessous, c'est très malin - et notez l'hommage à Money For Nothing de Dire Straits à 1'50, so nostalgic. Bref, on tient ici tous les ingrédients du tube de l'été qui fera onduler les corps dans toutes les discothèques de la côte Atlantique - ainsi qu'à Solidays évidemment.



Blood Red Shoes
Dans l'immense famille actuelle des duos rock fille-garçon (White Stripes, The Kills, The Raveonettes, John & Jane, The Do et j'en oublie moultes), je demande le dernier rejeton : Blood Red Shoes, soit deux jeunes anglais de Brighton, l'éphèbe Steven à la batterie et la troublante Laura-Mary à la guitare. Que nous propose-t-on ? Eh bien, tout simplement, du bon vieux rock indé qui ne ré-invente pas le fil à couper le beurre mais qui tient remarquablement bien la route et qui devrait s'avérer très puissant sur scène.

Fire Like This, leur deuxième album sorti il y a quelques semaines, recèle son petit lot de pépites pop qui devraient enchanter vos oreilles, au premier rang desquelles je place When We Wake (en écoute ci-dessous), qui débute tout en douceur avant de laisser place à un refrain-qui-tue. On résume : une fille, un garçon, une guitare, du rock ... Blood Red Shoes c'est la simplicité même - et c'est par conséquent très efficace


Delphic

Pour un groupe, il est toujours un peu difficile d'assumer une filiation artistique lourde (qui se souvient encore de Gene qu'on avait présenté comme les nouveaux Smiths, de Thee Hypnotics qui devaient être les nouveaux Stooges ou encore de Johan Micoud, le très éphémère nouveau Zinédine Zidane ?). Ces problèmes d'héritage écrasant ne semblent pas gêner les mancuniens de Delphic qui se présentent fièrement comme les descendants de New Order - eh oui, rien de moins, également originaires de Manchester et un des plus grand groupes des 80s, il faut le rappeler régulièrement.

On retrouve donc au menu de Delphic les ingrédients qui ont fait le succès de New Order : dance-music mélodieuse, synthés à tous les étages et un certain spleen général qui enveloppe le tout dans un écrin romantico-dépressif. Je ne sais pas si je suis très clair donc je vous propose plus simplement d'écouter The Momentary, ci-dessous, qui avait eu le bon goût d'apparaître sur une compile Kitsuné, ce qui est toujours un gage d'une certaine branchitude (dans le bon sens du terme hein). Alors évidemment, jouer sur scène ce genre de musique 100% électronique est souvent assez casse-gueule mais, apparemment, Delphic tourne depuis de nombreuses années - ce qui devrait nous assurer d'une performance énergisante. Manchester not dead.

mercredi 26 mai 2010

Découvertes Solidays - Partie 2

Suite de notre petit tour d'horizon des groupes à découvrir absolument, où il y sera beaucoup question d'antipode, de hard rock et du LOSC.

Bang Bang Eche
Je commence avec mon groupe coup de cœur qui nous vient de l'autre bout du monde (de Nouvelle-Zélande pour être précis) et qui répond au nom étrange de Bang Bang Eche. Ils sont jeunes, ils sont quatre et ils ont apparemment beaucoup d'énergie à revendre. On peut qualifier leur musique de disco-punk qui n'est pas sans rappeler ce courant électro-festif des années 2007/2008 qui avait vu éclore des groupes réjouissants comme The Klaxons, Hadouken! ou Does It Offend You Yeah?.

Nos jeunes trublions de Bang Bang Eche jouent donc une musique ouvertement décérébrée, aux paroles hédonistes où l'alcool, la fête et les filles paraissent être les choses les plus importantes du monde (et ils ont bien raison). Sur disque, c'est déjà redoutablement efficace, sur scène, je n'ose imaginer où ils peuvent emmener leurs public. La vidéo ci-dessous devrait vous donner une idée de ce qui vous attend ... Tremblez (et n'oubliez pas vos T-shirts fluo et vos chaussures à ressort) !



Wolfmother
On reste dans les antipodes avec les sympathiques australiens de Wolfmother. Je n'ai pas très bien compris pourquoi ce groupe a été catégorisé parmi les découvertes Solidays ... Pour moi, il s'agit d'un des plus grands groupes actuels de power rock (appellation qui fait moins peur que hard rock ou metal), capables de séduire, par leur énergie et leur sens de la mélodie, une audience qui va bien au-delà des simples 'hardos'.

Le line-up est des plus classiques (basse/guitare/batterie), les influences revendiquées le sont également (Deep Purple, Led Zeppelin etc) mais l'efficacité de ce trio reste redoutable et devrait enflammer plus d'un festivalier. J'ai découvert ce groupe via un EX-TRA-OR-DI-NAIRE remix qu'a fait le canadien MSTRKRFT de leur chanson Woman : à l'écoute de cette tuerie, au pire on dodeline de la tête et on bat du pied, au mieux on saute partout et on tape sur les enceintes avec les poings, ivre de bonheur. Et puis, ne serait-ce que pour son charisme et sa coiffure hyper stylée à la Mitch Mitchell, le chanteur mérite largement d'être vu en vrai.



Curry & Coco
Terminons cette petite sélection énergique avec Curry & Coco, duo lillois récemment remarqué en tant que lauréat du concours CQFD des respectables Inrockuptibles. Leur premier album, We Are Beauty, est une vraie petite grenade dégoupillée dans le monde de l'électro-pop francophone. Lorgnant franchement du côté de la synth-pop des 80s, leur musique n'en est pas moins très moderne et, surtout, franchement jouïssive. Synthés saturés, boîtes à rythmes, mélodies imparables, décomplexion totale vis-à-vis des modèles anglo-saxons : on tient peut-être enfin notre Fischerspooner français. Bonne nouvelle.

Voici Who's Next, qui ouvre l'album et qui est pour l'instant ma préférée (ça change tout le temps). Encore une chanson à faire danser les morts.

lundi 24 mai 2010

Découvertes Solidays

Vous n'avez peut-être jamais entendu parler d'eux, mais voici un petit tour d'horizon de quelques groupes, qui, en marge des têtes d'affiches que nous connaissons et aimons tous, ont dans leur main de nombreux atouts pour enflammer les scènes de Solidays 2010. Soyons curieux, voyageons !

Staff Benda Bilili
Quel groupe a créé l'événement au festival de Cannes qui vient de s'achever ? Pas les Rolling Stones, retranchés dans leur yacht, ni même -M- ou Grace Jones qui ont donné chacun un rare et trop court concert aux happy few de la boîte Le Baron. Non, le groupe qui a fait le buzz pendant toute la première semaine et enthousiasmé des centaines de festivaliers blasés, ce sont les extraordinaires Staff Benda Bilili.

Présenté cette année à la Quinzaine des Réalisateurs, un film, intitulé Benda Bilili !, leur est consacré et nous raconte l'histoire fascinante de ce groupe congolais, formé dans les rues de Kinshasa et dont la plupart des membres, atteints de poliomyélite, ne se déplacent qu'en fauteuil roulant, ou plus précisément en tricycle.

De premier abord, on pourrait croire à un coup marketing qui s'engouffre dans la porte ouverte par le couple malien et aveugle Amadou & Mariam. Mais, à l'écoute de leur musique, qui mélange avec bonheur rumba, rhythm'n'blues voir reggae, on ne peut douter de la sincérité et du talent de ce groupe ultra-attachant - cf. le titre ci-dessous, aux instrumentations si précises et aux harmonies vocales si planantes.

Et ci-dessous, voici un extrait en vidéo du documentaire de Renaud Barret et Florent de La Tullaye, qui sort en salles début septembre 2010. A ne pas manquer, sur scène comme en salle !



Brother Ali
Issu de Minneapolis (comme Prince), Ali Newman, alias Brother Ali, est le seul rappeur albinos que je connaisse. Solitaire, traçant son propre sillon, ne se laissant enfermer dans aucune case (qu'elle soit raciale ou musicale), Brother Ali nous propose depuis bientôt 10 ans un hip-hop aux textes très personnels.

Son style musical, résolument old school, hors des modes actuelles du hip-hop, me rappelle beaucoup les précieuses productions de Guru (récemment disparu) ou les chroniques urbaines du sous-estimé MC 900 Ft. Jesus. Difficile de résister à ces boucles mellow si entêtantes et à ce flow si chaleureux qui accompagnent ces chroniques douce-amères et très introspectives.

Ma préférée est probablement Truth Is, issue de l'album The Undisputed Truth (2007), immédiatement addictive.


Local Natives
Pour ceux qui suivent de près ces groupes issus de ce grand magma protéiforme qu'est la blogosphère musicale indé US, les Local Natives ne sont pas exactement des inconnus. Leur style peut être qualifié d'Indie Rock Folk, ce qui est le cas d'environ 150.000 groupes qui essaient de percer. Mais ce qui distingue les Local Natives est leur méticulosité maladive à composer des mélodies vocales qui ne sont pas sans rappeler les Beach Boys ou, pour être plus modeste, des groupes récents comme This Is Ivy League ou Clap Your Hands Say Yeah.

Au-delà des comparaisons, il est difficile de ne pas s'enticher de leur premier album, Gorilla Manor, ciselé comme un petit bijou pop et dont les chansons si soignées prennent paraît-il un tournant nettement plus déjanté sur scène. J'ai hâte de le vérifier par moi-même !



CongopunQ
Terminons ce petit tour d'horizon par CongopunQ, nouveau projet de l'infatigable Cyril Atef, ancien batteur de -M- et moitié percussionniste du groupe Bumcello. Comme toujours, on retrouve dans sa musique faussement foutraque mais authentiquement ludique des influences extrêmement diverses (pop, rock, afro ...).

Pour vous faire une idée, voici le bien nommé N'importe Quoi. Moi qui avait été enthousiasmé par Bumcello sur scène, je ne peux qu'augurer d'une performance scénique des plus réjouissantes pour cette édition 2010 de Solidays.

vendredi 19 mars 2010

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